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Una correzione

Ultimo Aggiornamento: 31/05/2005 19:36
Post: 856
Registrato il: 18/11/2002
Veterano
OFFLINE
29/05/2005 13:04

Caro presidente,
le riporto qui sotto (mi auguro che Lei legga il francese)le contestazioni alle teorie di William Reymond, lo scrittore che avrebbe "appreso" da Bill Sol Estes (e questi da Cliff Carter)i "segreti del delitto di Dallas". Come vedrà, c'è veramente poco da commentare. Ho avuto un breve scambio di corrispondenza con Reymond nel Forum del sito francese jfk-fr. Mi aveva sbeffeggiato pubblicamente perché avevo scritto di aver preso nel 1993 a Dallas alcuni frammenti della palizzata originale. Reymond mi aveva ironicamente risposto che i miei souvenir non potevano essere originali in quanto la palizzata era stata totalmente cambiata almeno due volte dal 1963. Gli ho chiesto (anche alla sua email privata) di dirmi quale fosse la fonte della sua informazione. Come risposta ho avuto un silenzio assoluto. Un atteggiamento poco serio, mi pare. Troverà tracce di questa discussione su Wallace anche in altre sezioni del Forum. Mi faccia sapere. Buona lettura. DV


johnkennedy.it Forum


Teorie e tesi sull'assassinio

Giacobbo ed un certo Wallace...




kilos15
Post: 46
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Novizio
03/02/2004 16.26 Censura IP: Nascosto
Mi perdoni, dott. Verdegiglio, ma la risposta cui sopra non è degna di lei. Il sig Sabatino le ha riportato un articolo che solleva ragionevoli dubbi su un indizio importante (il presunto pacco di carta dove si dice fosse contenuto il fucile di Oswald)che fu una delle prove, o meglio degli indizi ritenuti fondamentali dalla CW per arrivare alla conclusione finale di Oswald come assassinio solitario. Quindi penso che la sua risposta in merito debba essere come minimo meno ironica.
Con simpatia
Kilos15
Stefano F.


interista8
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Registrato il: 30/05/2003
Novizio
21/02/2004 23.32 Censura IP: Nascosto
Riguardo al libro di WIlliam Reymon "L'ultimo testimone" (I)

Avendo completato la lettura del libro di William Reymond in cui si afferma che c'era Marck Wallace con LHO al Sesto Piano del TSBD, devo dire che ho trovato il libro estremamente superficiale e pieno di grandi contraddizioni.
Ho gia' scritto alcune delle mie osservazioni sul sito di Reymond, ma allego qui una lunga ma ottima lettera aperta (purtroppo scritta in francese, ma non ho adesso il tempo di tradurla; spero che sia comprensibile per molti) scritta da Francois Carlier a Reymond :

"Lettre ouverte" à William Reymond
(novembre 2003)

Monsieur Reymond,
Bien le bonjour. Alors qu'approche le 40e anniversaire de l'assassinat de John Kennedy, tous les projecteurs sont braqués sur vous en France (Paris Match, Télérama, Le Figaro Magazine, France 2, Canal + , etc.....). C'est normal ; vous venez de publier un livre. Et pas n'importe lequel, mais rien moins que, je vous cite, "l'ouvrage définitif sur la plus grande affaire du XXe siècle" !!! ("JFK, le dernier témoin" - Flammarion, 2003). Vous avez en effet retrouvé l'homme qui sait qui a tué Kennedy. Vous savez qu'il y avait un deuxième tireur, et vous nous donnez même son nom. C'est très fort ! Le grand public est intrigué et intéressé, et quant aux divers spécialistes de cette affaire, qui consacrent leur temps à lire et débattre sur le sujet, ils sont impressionnés et, tout ouïe, viennent écouter ce que vous avez à leur dire. Ce que vous prétendez est osé ; oui, ce que personne n'a pu faire en quarante ans (prouver qu'il y a bien eu complot pour tuer Kennedy), vous, William Reymond, l'avez réussi. Si c'est vrai, alors vous méritez, plus que des félicitations, notre admiration sans borne. Mais si c'est faux, alors honte à vous d'avoir parlé trop vite. Et justement, plusieurs éléments, que je me propose de vous exposer ici, me font douter de vos conclusions.

+] La première chose qui me frappe, c'est que je pensais que vous saviez déjà qui avait tiré sur Kennedy. En effet, dans votre premier livre '("JFK, autopsie d'un crime d'Etat" - Flammarion, 1998), à la page 412, vous écrivez : "La deuxième équipe Action est celle du Texas School Book Depository, composée de Lee Harvey Oswald et des deux Cubains anticastristes, Yito del Valle et Hermino Diaz Garcia. De nombreux éléments permettent d'avancer leurs noms avec certitude". Pour moi, c'est clair, puisque vous parlez de "certitude" et que vous donnez des noms. D'autant que vous allez plus loin, page 413 : "Autre élément permettant de savoir que c'est Yito qui a tiré ... cliché qui ne laisse planer aucun doute : c'est bien [Hermino Diaz] qui se trouvait au cinquième étage du Texas School Book Depository". Là, le vocabulaire employé est suffisamment expressif. Vous saviez donc, depuis 1998, qui avait tué Kennedy. C'était Yito del Valle, complice d'Hermino Diaz, tous deux Cubains anticastristes. Or, voilà que vous sortez un nouveau livre, dans lequel vous déclarez savoir qui a tué Kennedy, et ...?...?... ce n'est plus la même personne ! Un nouvel acteur apparaît ; il s'appelle Malcolm Wallace. C'est donc lui qui a tué JFK. Ce n'était donc pas Yito del Valle. Quand je lis cela, je vous dis : "D'accord. Pourquoi pas?". Mais que faites-vous des "certitude" et des "aucun doute" ? Que faites-vous de del Valle et de Diaz ? Vous n'en parlez plus. Vous esquivez, vous mettez de côté, vous essayez d'oublier. Visiblement, vous vous étiez trompé. Pire : vous aviez accusé des gens À TORT. C'est grave. Vous auriez dû être plus scrupuleux, plutôt que de lancer des accusations non prouvées, malgré le vocabulaire utilisé. Mais surtout : pourquoi, dans votre deuxième livre, ne mentionnez-vous pas (pas une ligne, pas un mot) cette erreur monumentale du premier livre? Vous ne vous corrigez pas. Ce n'est vraiment pas honnête, vis-à-vis de vos lecteurs.

+] Dans votre livre "JFK, le dernier témoin", que j'ai lu attentivement, la révélation principale, que vous mettez en exergue, et qui vous sert à démontrer la thèse du complot, est la découverte de l'empreinte digitale de Mac Wallace, un tueur, sur un carton du dépôt de livres. Vous écrivez même que l'empreinte a été déposée "quasiment à l'instant où JFK avait été assassiné. ... dans le même laps de temps [que celles de Lee Harvey Oswald]". Vous ajoutez (je vous cite) : "Il y avait bien, le 22 novembre 1963, un inconnu, stressé, au cinquième étage, quand John F. Kennedy fut exécuté" (page 304). Donc, pour résumer, vous affirmez, "preuve à l'appui", que Mac Wallace était à côté de Lee Oswald, ce 22 novembre, et qu'il était "le 2e tireur". Pourquoi pas? J'admets l'hypothèse. Mais le gros problème, c'est que Billie Sol Estes, votre "protégé", votre source principale, lui, prétend que Mac Wallace, à ce moment-là, était devant le cortège présidentiel, précisément derrière la palissade en bois. Eh oui, dans le document de son avocat Douglas Caddy (pages 396 à 398, annexes) que vous présentez, et que j'ai lu, il est écrit : "Mr. Estes says that Cliff Carter told him that Mack Wallace fired a shot from the grassy knoll in Dallas, which hit JFK from the front during the assassination". Je n'invente rien, c'est vous même qui produisez ce document. Or, il vous contredit. Car Wallace, vous en conviendrez, ne pouvait pas être au même moment au 5e étage du dépôt de livres avec Oswald (comme vous le soutenez) et derrière la palissade en bois, en haut du tertre gazonné (comme le soutient Billie Sol Estes). Il était soit devant, soit derrière Kennedy, mais pas les deux ; choisissez. Mais je me pose la question : comment avez-vous pu ne pas vous rendre compte de cette contradiction, en écrivant votre livre? Quoiqu'il en soit, nous, les lecteurs, nous avons besoin d'un éclaircissement. Soit Wallace était effectivement avec Oswald -- et dans ce cas, il faudrait que vous expliquiez comment s'est produite la séquence de tirs, qui a tiré d'Oswald et Wallace, pourquoi on ne trouve pas d'empreinte de Wallace sur le fusil (avait-il des gants, et si oui, pourquoi les a-t-il enlevés avant de mettre le doigt sur un carton, etc.)? --, soit il était sur le "grassy knoll", devant Kennedy (et dans ce cas, que fait une de ses empreintes sur un carton du dépôt de livres "quasiment à l'instant où JFK avait été assassiné" ?). Expliquez-nous. Ou alors, peut-être bien que Wallace était avec Oswald au dépôt de livres, et qu'un troisième tireur a fait feu de derrière la palissade en bois? Mais dans ce cas, il vous faut recommencer à enquêter, pour savoir qui serait ce troisième tireur... Quoiqu'il en soit, votre thèse actuelle est bancale ; il y manque quelque chose. Votre livre reste flou sur ce sujet ; vous parlez bien d'un "deuxième tireur" (sous-entendu Wallace), mais vous mélangez le coup de feu de devant ("démontré", selon vous, par le mouvement de la tête de JFK comme vu sur le film de Zapruder) et l'empreinte relevée sur le carton. En termes clairs, il vous faut intégrer cette découverte de l'empreinte de Wallace dans un scénario cohérent, ce que vous n'avez pas encore fait.

+] Dans votre présentation (c'est à dire, dans votre livre et le documentaire de Canal +), vous affirmez que le coup fatal est arrivé de face. Pour vous, donc, il y a eu deux tireurs : un tireur embusqué derrière la palissade en bois ("the wooden fence"), en haut du tertre gazonné ("the grassy knoll"), qui tire sur JFK par devant, et un tireur situé au 5e étage du dépôt de livres scolaires ("Texas School Book Depository"), qui tire sur JFK par derrière. Cela m'amène à vous poser des questions. Vous n'êtes pas sans savoir que le film "JFK", d'Oliver Stone insinue qu'il y a eu trois tireurs ; c'est la fameuse "triangulation of fire", chère à l'auteur Jim Marrs, reprise par David Ferrie dans le film. Trois tireurs, c'est donc, selon vous, un de trop. Mais pourquoi vous croire, vous, plutôt que Jim Marrs? Le problème, c'est qu'à aucun moment vous n'évoquez ce sujet : le fait que d'autres auteurs postulent trois tireurs (et avec Groden et compagnie, on augmente même le nombre de tirs). Il aurait pourtant fallu aborder ce sujet, ne serait-ce que pour nous montrer la faille dans le raisonnement de ces auteurs, et nous montrer la supériorité de votre version. Affirmer la présence de deux tireurs, sans approfondir, et sans expliquer où les autres se trompent, est un peu léger. Mais surtout, votre grand tort, c'est justement de lancer une affirmation (deux tireurs) sans l'étayer suffisamment, et sans rien prouver. Or, vous savez très bien que l'éventualité d'un tireur posté derrière la palissade a été soulevée dès les années 60 (entre autres par l'auteur Mark Lane ou par Jim Garrison). Dans les quarante années qui viennent de s'écouler, nombreux sont les auteurs qui ont travaillé sur cette hypothèse, cherchant des éléments de preuves. Or, reconnaissez-le, PERSONNE, jusqu'à aujourd'hui, n'a réussi à PROUVER la présence d'un tireur derrière la palissade (pas plus vous, qui recourrez plutôt à l'affirmation qu'à la démonstration, que les autres). Le problème numéro 1, c'est le dossier de pièces à conviction disponible. Entretenir l'hypothèse d'un tireur de face, c'est aller contre les éléments en présence, et c'est buter sur un mur, jusqu'à aujourd'hui infranchissable. Car en face, il y a le rapport d'autopsie, il y a la balistique, il y a les douilles, il y a les traces de tirs sur la limousine, etc. ... tous ces éléments allant dans le sens d'un tir de derrière. Prétendre qu'il y a eu un tir de face, c'est - nécessairement - impliquer qu'il y a eu un complot gigantesque, faisant intervenir des centaines de complices (parmi la police de Dallas, les médecins, l'entourage de Kennedy, le gouvernement, etc.). Or, vous-même, comme Billie Sol Estes, rejetez cette notion paranoïaque, et dites même que l'assassinat de Kennedy ne fut qu'une conspiration de quelques personnes seulement. Il y a là un véritable paradoxe. Mais votre lacune a été de ne pas approfondir ni d'étayer votre pensée. Dois-je rappeler que le dossier médical (et ses documents, photos et radios), authentifié par les spécialistes (voir les conclusions du HSCA), conduit à la conclusion que les tirs venaient de derrière? Quelles compétences supérieures avez-vous, Monsieur Reymond, pour passer outre ces éléments incontestables? Si vous postulez un tir de devant, il vous faudra le prouver. Vous êtes loin de l'avoir fait, à ce stade.

+] Votre meilleur preuve, comme vous l'avez dit, en ma présence, à Delphine Peras, journaliste à "France Soir", c'est la cassette avec Cliff Carter. Cette fameuse cassette, possession de Billie Sol Estes, où on entend distinctement, d'après vous, Cliff Carter, ancien ami et proche conseiller de Johnson, dire ceci : "Lyndon n'aurait pas dû donner à Mac l'ordre de tuer le président" (enregistrement en 1971). Voilà, c'est tout. Mais c'est votre meilleur atout, votre meilleure "preuve", votre argument principal, pour la thèse que vous développez, à savoir l'implication du vice-président Lyndon Johnson dans l'assassinat de Kennedy. Aussi, moi, je vous le demande sincèrement : avec le recul, ne pensez-vous pas que c'est un peu léger ? Car enfin, ce que vous avez là n'est pas une preuve, mais tout au plus une accusation. C'est bien différent ! La première chose qui vient à l'esprit, c'est que vous ne mentionnez pas le contexte. Or, c'est très important. Vous savez très bien qu'une phrase prise isolément n'a pas forcément le sens du discours dont elle est tirée. On peut vite tomber dans le piège du contresens. Mais soit, je vous accorde le bénéfice du doute, et admets l'hypothèse que tout ce qu'a dit Cliff Carter dans la cassette renforce le sens de la phrase isolée. Mais même cela ne mène pas loin. Ce n'est, en effet, pas très convaincant, et voici pourquoi je me permets de dire cela:
-----> Ce n'est qu'une accusation indirecte. En effet, vous avez entendu un enregistrement sur une cassette appartenant à un homme (Billie Sol Estes), dans laquelle on entend un autre homme (Cliff Carter) accuser un troisième homme (Lyndon Johnson) qui n'est pas présent lors de la conversation ... C'est loin - très loin - d'être une cassette où on entendrait Johnson s'accuser. C'est loin d'être probant. Cela me fait penser à l'histoire de l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours (y avait-il vraiment un ours?).
----> Ce n'est pas la première fois que quelqu'un accuse Johnson. Je possède, par exemple, une copie d'une lettre écrite par Evelyn Lincoln (la secrétaire de John Kennedy), dans laquelle elle écrit : "As for the assassination is concerned it is my belief that there was a conspiracy because there were those that disliked him and felt the only way to get rid of him was to assassinate him. These five conspirators, in my opinion, were Lyndon B. Johnson, J. Edgar Hoover, the Mafia, the CIA and the Cubans in Florida" (lettre fournie par Jim Marrs). Vous vous rendez compte? La propre secrétaire de Kennedy qui cite Johnson comme conspirateur pour tuer JFK ! Ce n'est pas tout ; il existe aussi un document vidéo connu, une interview de Jack Ruby, dans laquelle il dit que si Stevenson avait été vice-président, le président Kennedy n'aurait pas été assassiné. Face à l'étonnement du journaliste, il précise : "The answer is the man in office now" (c'est à dire Johnson) ["JF Kennedy, l'assassinat d'un rêve"]. C'est impressionnant. Certainement autant que l'enregistrement de Cliff Carter dont vous parlez (mais que vous ne produisez pas, malheureusement, dans le documentaire de Canal+). Mais ce n'est pas pour autant que j'en déduis que Johnson est coupable. Car je fais la distinction — fondamentale — entre un soupçon et un argument, entre une accusation et une preuve. Une accusation doit être étayée, sinon, elle n'a aucune valeur. Contrairement à vous, je me méfie des conclusions hâtives. Par exemple, dans le cas de Ruby, ses accusations ne viennent pas de connaissances directes, mais de suppositions, après la lecture d'un livre, et alors que son état mental s'aggrave et qu'il commence à délirer.
----> Mieux que des accusations indirectes (ceux qui accusent une tierce personne d'être coupable), il existe des accusations directes (ceux qui s'accusent eux-mêmes), et vous avouerez que c'est a priori plus probant. Pour n'en prendre qu'un, vous connaissez certainement James Files, détenu de la prison de State ville (son histoire est mise en avant, sur Internet, par Robert Vernon), qui s'accuse du meurtre et semble avoir une connaissance de détails qui ne pourrait s'expliquer que par sa participation au crime. Cela aussi, ça paraît convaincant. Alors, est-il le "vrai" coupable? Vous pensez visiblement que non, puisque vous ne le mentionnez pas. Mais dans ce cas, pourquoi n'expliquez-vous pas à vos lecteurs la raison pour laquelle vous rejetez le cas de James File, et pourquoi vous réfutez ses déclarations (accusation directe), au profit de celles de Billie Sol Estes (accusation indirecte) ?
----> D'autres personnes que Johnson ont déjà été accusées, maintes et maintes fois. Prenez, par exemple, le livre récent de Serge Raffy "Castro l'infidèle". N'y est-il pas dit que c'est Castro le responsable ? Alors? Cherchez l'erreur. Comme le disait un article, quand on lit tout ça, on se demande aujourd'hui qui n'a pas tué Kennedy ? Il est bon de lire, à ce sujet, l'article de David Perry Rashomon to the extreme (qui fait la liste de tous les supposés tueurs de Kennedy). Ce qu'il faut, c'est réussir à prouver ses dires. Et être très convaincant. Nous ne devons pas nous contenter de suppositions, spéculations, faits soi-disant troublants, etc.
Et puis, faites quand même attention, Monsieur Reymond. N'allez pas trop vite en besogne, et relisez votre propre livre. Billie Sol Estes lui-même y dit : "La quasi-totalité de mes informations sur le meurtre de John Kennedy remontent à l'après 22 novembre" (p. 335), et : "Je ne sais pas qui a pris la décision finale de passer à l'acte" (p. 339). Alors, si lui même ne sait pas, comment osez-vous être péremptoire dans votre accusation de Johnson?

+] Le jeudi 23 octobre, j'accompagnais la journaliste de "France Soir" Delphine Peras, qui venait vous interviewer chez votre éditeur Flammarion. J'ai donc eu l'occasion de discuter avec Billie Sol Estes et vous-même. Avant votre arrivée (vous étiez pris dans les embouteillages), Delphine Peras et moi avons pu poser des questions à Billie Sol Estes. Les yeux dans les yeux, de la façon la plus simple, honnête et neutre, je lui ai demandé pourquoi Johnson avait fait tuer Kennedy. Sa réponse fut en un mot : "immunity". Il a ensuite développé : Johnson cherchait l'immunité ; en effet, craignant d'être rattrapé par la justice, il a compris que seul le poste de la présidence pourrait lui garantir cette immunité qui le protégerait de la prison. Voilà donc la version que m'a donnée Billie Sol Estes. Aussi, je vous le demande : trouvez-vous que c'est crédible? Moi, non. Voyez-vous, je peux encore envisager que le "complexe militaro-industriel" ait la puissance, le mobile et le bras assez long pour organiser l'assassinat du président et organiser un complot pour couvrir les faits. Je peux imaginer aussi que Fidel Castro emploie ses troupes pour faire tuer le président du pays ennemi. Mais en ce qui concerne Lyndon Johnson, je peux difficilement croire qu'un homme qui se sente menacé d'être rattrapé par la justice pour complicité dans l'assassinat d'un anonyme (Henry Marshall) ne voie pas d'autre moyen d'y échapper que de faire assassiner un autre homme (!), qui plus est l'homme le plus puissant du pays, homme publique dont la mort entraînera une enquête approfondie ne pouvant aboutir qu'au coupable. On peut sans doute envisager de faire tuer Henry Marshall et contrôler ensuite la seule personne qui fera l'enquête localement (un shérif), mais même un fou ne peut envisager de faire tuer le président des Etats Unis et croire qu'il pourra ensuite contrôler les centaines de personnes (policiers, agents du FBI, agents de la CIA, médecins, experts, juges, etc.) qui mèneront l'enquête avec un infinité de moyens à leur disposition. C'est plus que saugrenu. En plus de cela, comment Johnson aurait-il pu convaincre qui que ce soit de le suivre dans cette histoire? Qui, en effet, serait motivé à prendre le risque de tuer le président des Etats Unis, simplement pour faire plaisir à Johnson et le tirer d'un mauvais pas personnel ? Vous parlez d'un mobile ! Non, tout cela n'est pas très convaincant. Plus je revois Billie Sol Estes me dire "immunity", et moins je le trouve crédible.

+] Votre livre comporte des annexes. Parlons-en. La première, une lettre-type du président Kennedy, qui commence par "Dear friends" (notez le pluriel), et qui a dû être envoyée en milliers d'exemplaires, ne prouve rien ni ne sert à rien. Passons. Ensuite, les lettres de Johnson à Billie Sol Estes, lettres banales tout au plus ("merci pour les cantaloups", … "merci pour les roses", etc.), lettres-types caractéristiques de celles qu'envoie sans cesse un homme politique, figure publique, montrent au moins que Johnson ne cachait pas sa relation, fusse-t-elle épistolaire et éloignée, avec Estes. Les copies d'articles de journaux évoquant le passé judiciaire de Wallace de 1952 et le meurtre de John Douglas Kinser ne peuvent en aucun cas servir à démontrer quoi que ce soit sur l'implication de Johnson dans l'assassinat de Kennedy. Mais le pire, c'est la copie d'un article de journal que vous reproduisez à la page 387. C'est tout simplement illisible. Cela ne sert donc à rien. On se dit alors qu'on peut toujours prendre les références (nom du journal, date de parution), et faire soi-même des recherches en centre de documentation. Hélas : vous n'indiquez AUCUNE référence. Nous voilà donc avec la copie d'un article de journal qu'on ne peut pas lire, et dont on ne peut donc connaître le contenu. On ne risque pas d'en sortir convaincu de la culpabilité de Johnson… À la vérité, vos annexes font preuve d'un manque de rigueur ; c'est à la limite de l'amateurisme.

+] Je pourrais également parler de la bibliographie. Elle est partiale. Vous ne citez que des ouvrages "complotistes". Or, vous n'êtes pas sans savoir qu'il existe des ouvrages récents, très bien argumentés, qui défendent la version officielle et démontent les pseudo-arguments des critiques du rapport Warren. Je citerai ici les trois plus importants : "Case closed" de Gerald Posner, "Conspiracy of one" de Jim Moore, et "With Malice" de Dale Myers. Pourquoi ne citez-vous pas ces livres? Ils aideraient pourtant certainement vos lecteurs à se faire une meilleure idée des arguments en présence. J'ajouterai qu'il manque un index à votre livre, ce qui rend difficile la recherche de noms pour vérifications.

+] Vous prétendez que Lyndon Johnson est coupable d'avoir fait tuer John Kennedy. Cela implique qu'il ne l'aimait pas (ou qu'il avait du ressentiment pour lui, ou de la colère extrême, ou en tout cas un sentiment assez fort pour désirer sa mort), et qu'il était au courant de l'assassinat et qu'il savait qui avait tué Kennedy. Or, trois éléments me font douter fortement de tout cela :
----> Pierre Salinger, qui connut John Kennedy dès l'époque où celui-ci fut sénateur, fut son collaborateur dès la fin des années cinquante, et ensuite "Press secretary" de la Maison Blanche sous la présidence de JFK, a très bien connu John Kennedy et Lyndon Johnson (il fut même "Press secretary" sous Johnson pendant encore cinq mois). Il a vécu avec eux pendant des années, partageant des moments privés en compagnie des deux hommes. J'ai rencontré Pierre Salinger à trois reprises, et fait une interview enregistrée il y a quelques années, dans ses bureaux d'ABC News de Londres. Ce qu'il m'a dit est très clair : Lyndon Johnson admirait John Kennedy. Dans l'article de Paris Match, il est fortement suggéré que Johnson détestait Kennedy. Or, ceci est contraire au témoignage de Pierre Salinger. À ma question "What was his [Johnson] relation with President Kennedy?", voici ce qu'il m'a répondu (enregistrement par moi, F.C.) : "Very good. Excellent. I mean, that was interesting because we had lots of discussions during the time I worked with him at the White House, and he had nothing but praise for John Kennedy". Alors, voyez-vous, entre ce que dit Pierre Salinger (qui a vécu avec les deux hommes), et ce que vous (qui n'étiez même pas né) suggérez, eh bien, je choisis de croire Salinger ! Ainsi, on imagine mal que Johnson ait pu désirer la mort de John Kennedy.
----> Vous citez Madeleine Brown dans votre ouvrage. En effet, cette ancienne maîtresse de Johnson est une pièce importante de votre puzzle, un soutien de votre thèse. Or, vous n'êtes probablement pas sans savoir que dans le documentaire "La véritable histoire de JFK, l'assassinat, le film", elle affirme : "Je l'ai vu [Johnson] le jour de l'an qui a suivi l'assassinat. Je lui ai dit 'le bruit court à Dallas que tu serais impliqué'. Il s'est mis dans une colère noire, et il m'a dit, à l'époque, que c'étaient les barons du pétrole de Dallas et la CIA. Puis il est parti en claquant la porte, et en me disant qu'il m'en avait trop dit". Pire encore, dans un autre documentaire (Qui a tué John Fitzgerald Kennedy ?, Envoyé Spécial), elle redit la même chose, ajoutant : "Il m'a dit qu'il n'était pas responsable, mais que c'était les fat cats [les magnats du pétrole texan] et la CIA". Voilà des déclarations embarrassantes pour vous. Johnson qui dit lui-même à sa maîtresse que c'est la CIA, et non pas lui, qui est responsable de la mort de JFK. Or, vous dites bien, dans votre livre, que l'assassinat de Kennedy est une histoire simple ; ni CIA, ni Castro, ni rien de tout ça, c'est juste Wallace qui tue JFK sous les ordre de Johnson. Ces déclarations de Madeleine Brown vont donc à l'encontre de votre thèse. Alors, soit vous en aviez connaissance, et vous l'avez caché à vos lecteurs (ou avez décidé d'ignorer ce qui ne vous convenait pas), soit vous ne le saviez pas, ce qui est gênant quand on sait avec quel aplomb vous accusez Lyndon Johnson aujourd'hui. Alors moi, je me permets de m'appesantir sur ce détail important que vous omettez dans votre livre : Madeleine Brown, la maîtresse de Johnson, a répété à plusieurs reprises qu'il lui avait dit qu'il n'était pas responsable, mais que c'était la CIA. Vos lecteurs doivent le savoir.
----> Vous connaissez le colonel Fletcher Prouty, ancien officier du Pentagone chargé des relations avec la CIA. C'est l'homme dont s'est inspiré Oliver Stone pour créer son personnage "X", dans son film "JFK". Prouty est du côté des complotistes. Cité par des auteurs comme Groden, il est celui qui sert d'autorité pour accuser les services spéciaux d'être derrière l'assassinat de JFK. Or, dans le documentaire "JFK, l'assassinat" (complément du film JFK d'Oliver Stone), il assure que Johnson n'était pas au courant de l'assassinat. Prouty fait référence à une discussion entre Johnson (le président) et Hoover (le patron du FBI), dans laquelle Johnson demande s'il avait été visé lui aussi. Comme le dit Prouty (je le cite) : "I think that clears up the question of whether Johnson was involved. If he thought they were shooting at him he didn't hire the gunner" (traduction du doublage en français : Cela blanchit Johnson. S'il s'est cru visé, il n'a pas pu monter le coup). Alors, Prouty qui blanchit Johnson, cela ne vous gène pas?

+] Vous m'aviez dit, avant que je lise votre livre, que je serais surpris du traitement que vous réserviez à Robert Groden. En effet, vous le mentionnez dans votre premier ouvrage, et comme il est un auteur "complotiste" connu, aux thèses osées (il y a eu de nombreux tireurs sur Dealey Plaza, les photos et radios de l'autopsie sont truquées, il y a un tireur caché à Dealey Plaza surnommé "black dog man", Oswald était au rez-de-chaussée du dépôt de livres quand les coups de feu ont claqué, etc.), des zététitiens comme Paul-Eric Blanrue ou moi-même vous avions reproché d'avoir endossé ses écrits sans esprit critique. Je m'attendais donc, dans votre deuxième livre, à lire une critique objective de votre part des thèses de Groden, expliquant pourquoi, de façon argumentée, vous êtes ou non d'accord avec lui, quelles sont ses thèses que vous appuyez, quelles sont ses affirmations que vous contestez, si vous avez changé d'opinion depuis votre premier livre, etc. Hélas ! Je vous avais surestimé. Dans votre deuxième livre effectivement, vous parlez de Groden …sur une page ! Et que lui reprochez vous ? Sur les théories qu'il défend sur l'assassinat de Kennedy, pas un mot (c'est le vide complet). Mais par contre on apprend que ses collaborateurs … font pipi derrière la barrière en bois ! Ah là, là, Monsieur Reymond, je crois que là, vous avez confondu l'essentiel et l'accessoire !

+] Ces dernières années, le film de Zapruder a été l'objet d'une controverse. Certaines personnes, dont vous, ont ouvertement douté de son authenticité. Dans votre premier livre "JFK, autopsie d'un crime d'Etat", vous affirmez clairement (parlant, là aussi, de "certitude") que des comploteurs ont truqué le film, afin de donner au public une version erronée de l'assassinat. Par exemple, d'après vous, une partie du film a été coupée (le moment où la limousine passe devant le dépôt de livres), afin qu'on ne se rende pas compte de l'implication du Secret Service, car ces agents gardes du corps du président n'auraient jamais dû accepter que le cortège officiel passe par un virage aussi serré (à cause de la vitesse). Bref, c'était tiré par les cheveux. C'était même faux, puisque le film de Zapruder — c'est prouvé, démontré, confirmé — est parfaitement authentique, et n'a jamais été truqué le moins du monde. Mais à l'époque, vous étiez allé jusqu'à affirmer que vous, William Reymond, aviez vu "le vrai film de Zapruder". Je vous avais alors accusé de mensonge, car un tel film n'existe pas. Toujours est-il que dans le débat sur ce sujet, qui a fait rage sur Internet, vous étiez celui qui prétendait que le film de Zapruder était truqué, et moi j'étais opposé à vous, en affirmant qu'il était authentique. Qu'en est-il aujourd'hui? Lorsque je vous ai rencontré le mois dernier, vous n'étiez plus aussi sûr de vous qu'avant. Finalement, vous admettez que vous vous étiez sans doute trompé, que ce n'est probablement pas "le vrai film de Zapruder" que vous aviez vu, mais plus vraisemblablement une copie de mauvaise qualité du film qu'on connaît, que vous aviez parlé trop vite (dans la cassette vidéo de Jack White où vous parlez de ce "vrai film de Zapruder") etc. Aujourd'hui, quand je vous demande si vous croyez encore que le film de Zapruder est truqué, vous répondez : "Peu importe. La question n'est pas là. L'important, c'est la présence de Wallace à Dealey Plaza". Bref, vous bottez en touche. Pourquoi ne pas avoir le courage de dire, publiquement : "François Carlier avait raison, et moi, William Reymond, je m'étais trompé ; le film de Zapruder est authentique". Il n'y a pas de honte à s'être trompé, mais il y en a à être de mauvaise foi et refuser de reconnaître ses erreurs. Alors, Monsieur Reymond, ne serait-ce que vis-à-vis des lecteurs de votre premier livre, ayez le courage de leur dire que vous vous étiez trompé !


Diego Verdegiglio
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